Un peu d’histoire :
Le mot "rissole" (rézule en patois savoyard) vient du français "rissoler", issu du latin russeolus "rougeâtre".
On en fabrique en Savoie et en Dauphiné depuis le XIVe siècle, à la viande pour utiliser les "chutes" de porc après sa "tuaison"(1). A partir du XVIIIe siècle, la version sucrée s’impose, d’abord avec de la compote d’abricot. Plus tard, on en fera avec des pommes et (à la fin de l’automne), avec des «poires à rissoles» (Blesson, Marlioz…) qui présentent la particularité, étant très dures, de ne pouvoir être consommées que cuites. De leur chair blanche, rougissante à la cuisson, on fait une farce rehaussée de sucre et d’épices. La pâte, dorée à l’œuf, est parfois saupoudrée de sucre glace après cuisson. Une variante possible de la poire est de la remplacer par du coing. De nos jours, la pâte feuilletée remporte les faveurs des artisans-boulangers, de même que la cuisson au four au détriment de celle à la poêle.
(1) Autrefois il était mis fin à la vie des cochons dans la cour de la ferme et à cette occasion, on invitait toute la famille et les voisins, pour une fête qui était synonyme de festin ! Dans certaines régions les villageois fêtent encore la "Saint Cochon". Ce jour-là on tue le cochon à l’ancienne puis on déguste boudins, civier, grattons et autres pâtés !
A SEVRIER aussi on les faisait à la poire, des poires Blesson ; c'étaient les meilleures mais faute de poirier on a changé la farce. Les rissoles étaient mangées plusieurs fois dans l'année, à Noël régulièrement, mais aussi quand les travaux agricoles nécessitaient de la main d'œuvre ; pour les vendanges, pour la batteuse, parfois même pour le ramassage des pommes de terre ou des betteraves. Nous retrouvons les rissoles chaque année à notre fête du ‘Bidoyon’
- Ingrédients : (pour une centaine de rissoles)
- 1 kg de farine
- 24 morceaux de sucre
- 125 g de beurre*
- 125 g de saindoux*
- * peut être remplacé par 200 g de beurre avec une pincée de sel
- 1 œuf
- 2 cuillères à soupe d'eau de vie
Préparation :
- Faire dissoudre le sucre dans un bol d'eau tiède
- Faire ramollir le beurre
- Faire une fontaine avec la moitié de la farine, ajouter le beurre ramolli, le sel, l’œuf battu, l’eau sucrée, l’eau de vie, remuer avec une spatule en bois.
- Incorporer le reste de la farine en pétrissant du bout des doigts pour obtenir une boule de pâte bien souple.
- Laisser reposer 2 heures à température ambiante
Réalisation :
- Etaler la pâte sur un plan fariné avec un rouleau, faire un film assez fin (épaisseur 2 à 3 mm)
- Avec une roulette cannelée, découper des rectangles de pâte (environ 16 x 8 cm)
- Mettre une cuillère de confiture de coing (ou de confiture de prunes épaisse c’est à dire pas liquide) sur une moitié du rectangle
- à l'aide d'un pinceau mouillé, humecter les bords du rectangle
- Rabattre les deux morceaux l'un sur l'autre pour obtenir un carré
- Appuyer légèrement sur les 3 côtés à coller
- Les rissoles sont prêtes à cuire
La cuisson :
Chauffer un bain de friture à 180° C
(pour vérifier la bonne température de cuisson, il suffit de plonger un reste de pâte ; celui-ci doit remonter à la surface en grésillant).
Faire dorer les rissoles par petites quantités à la fois en les retournant une fois.
Les égoutter sur un papier absorbant
A déguster tièdes ou froides
Bon appétit !
Ont participé à la rédaction de ce document : Suzanne DOMENJOUD, Josette ZAVAGNO, Jacques GURRET, Monique LAMY, André PERROT |