- Quand "aiguillon" rime avec "Avollion"
La rive du lac située au sud de l'embouchure du ruisseau de la Lya, appelé encore le "Nant du Crêt" est d'une part, très ventée, exposée au vent du Nord (la bise) et d'autre part, constituée d'un sol sans consistance. La construction de murs de pierres, pour éviter l'érosion des champs riverains par les vagues, était impossible à cause du sol vaseux. La seule parade efficace pour éviter que les mouvements de l'eau dans cette partie ventée ne rongent les rives, consistait en la plantation d'arbres aux racines très touffues, se plaisant dans un sol humide et ne nuisant pas aux cultures voisines.
Les saules convenaient parfaitement, d'autant plus que ces arbres supportaient très bien l'ébranchage et l'étêtage. Le saule était étêté à 3 ou 4 m de hauteur et par la suite, les repousses appelées les "Rbiollons", étaient coupées au mois d'août, lorsque le feuillage était bien développé. Mises en fagots, séchées à l'ombre, elles servaient de nourriture pour les chèvres et même les vaches. Cette récolte avait lieu tous les cinq ans environ. Le tronc du saule étêté augmente vite de diamètre, mais presque toujours, il devient creux. L'ébranchage répété de l'arbre favorise l'apparition de plaies ne se cicatrisant pas entièrement et qui deviennent de petites fentes ou trous communiquant avec la cavité du tronc.
Ces saules deviennent vite la demeure des essaims sauvages d'abeilles, de guêpes ou de frelons. En patois, les abeilles s'appellent les "avollié" et leur aiguillon "l'avollion"
Se promener sur le sentier de halage qui bordait la rive, passer ou travailler tout près d'un saule habité par les abeilles, c'était s'exposer à un ou plusieurs coups d' "avollion". Et quand on s'est fait piquer, on se souvient très bien ….. et de la douleur, et du nom des "Avollions"
|